Le gendarme de l’audiovisuel demande à ce que le temps de parole dans les médias du chroniqueur de Cnews soit désormais décompté. De quoi mettre un terme à une situation ambiguë dont le journaliste profite depuis bien trop longtemps.
Il ne devrait plus être possible pour Éric Zemmour de ratiociner à souhait à la télévision à compter de ce jeudi. Maintes fois interpellé sur la question, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a décidé de trancher dans le vif. Pour le régulateur de l’audiovisuel français, le journaliste du Figaro et chroniqueur de la chaîne de télévision Cnews doit dorénavant être considéré comme une personnalité politique. Et de ce point de vue, son temps de parole à propos de l’actualité politique nationale dans les médias doit être proportionnel à son statut.
Immédiatement la décision du CSA rendue publique, l’intéressé a crié à la censure. Il a notamment dénoncé sur Twitter un pouvoir médiatique qui aurait pour objectif de le faire taire après l’échec de celui judiciaire, allusion à sa relaxe par la justice le même jour après une condamnation en première instance pour des propos anti-islam et anti-immigration remontant à 2019. Même tonalité chez ses proches qui questionnent la concomitance entre ce verdict et l’avis du CSA.
Flou artistique
Et pourtant, il y avait bien de raisons de clarifier une fois pour toutes la situation d’Éric Zemmour, révélatrice d’une certaine ambiguïté savamment entretenue par l’intéressé même. Le journaliste au Figaro et chroniqueur à Cnews, est en effet soupçonné depuis plusieurs mois de vouloir se lancer dans la conquête élyséenne. De la création d’une association baptisée « Les amis d’Éric Zemmour » à l’affichage de visuels à son portrait dans de nombreuses rues du pays, les indices quant à sa volonté de se porter candidat à la présidentielle sont nombreux. Mais le personnage lui ne se prononce toujours pas clairement sur le sujet, laissant volontiers bruire les rumeurs.
Et pour cause, cette situation profite à l’homme pour qui les interventions médiatiques représentent un fuel. La tribune vespérale de Cnews à travers l’émission Face à l’info est une occasion unique pour lui d’épiloguer à volonté et sans limites sur les sujets politiques du pays. Tout ce que devrait lui interdire la règlementation sur le temps de parole une fois qu’il se portera officiellement partant pour le scrutin d’avril prochain. Zemmour refuse pour l’heure l’étiquette de candidat et de personnalité politique. Mais il n’est certainement plus un simple journaliste, selon le CSA.