Le club de Premier League va changer de propriétaire et sans doute aussi de dimension après sa vente à un consortium conduit par l’Arabie saoudite. Au grand dam de l’opinion nationale et internationale ulcérée par les atrocités imputées à l’État saoudien.
Newcastle désormais sous pavillon saoudien. Le rachat du club du nord-est du Royaume-Uni par un consortium comprenant le Fonds d’investissement public (PIF) d’Arabie saoudite, PCP Capital Partners et RB Sports & Media a été officiellement validé jeudi 7 octobre. La ligue de foot professionnel anglais a donné sa caution à cette opération moyennant 415 millions de dollars aux anciens propriétaires, dont le magnat britannique du magnat du commerce de détail Mike Ashley.
C’est la fin d’une saga débutée en avril 2020 et qui a avait vu la Premier League (PL), le championnat de football de première division anglaise, échouer dans un premier temps à approuver l’opération en raison des différends entre l’Arabie saoudite et le Qatar via sa chaîne sportive beIN Sports. Cette dernière avait notamment été interdite de diffusion sur le sol saoudien, et également piratée sur place avec la bénédiction de Riyad.
Nouvelle ère
Avec le poids financier de ses nouveaux propriétaires, celui du PIF notamment estimé à plus de 430 milliards de dollars, Newcastle entre dans une nouvelle ère. Une telle ardoise financière fait du club des Magpies, théoriquement la plus riche écurie de foot de la planète, bien loin devant Manchester City détenu par Abou Dhabi depuis 2008.
Les fans qui ont longtemps souffert des 14 ans de règne de Mike Ashley – Newcastle plusieurs fois relégué n’a toujours pas le moindre point au compteur cette saison en PL – espèrent donc une aventure prospère avec leurs dirigeants afin de mettre fin à plus de 60 ans sans titre de champion.
L’Arabie Saoudite dans le collimateur
Le club anglais offre à l’Arabie Saoudite dont le Fonds d’investissement en détient désormais 80%, une exposition au-delà du Moyen-Orient. Il s’agit pour l’émirat pétrolier d’un nouvel investissement dans le sport au même titre que l’accueil de la Formule 1 et des grosses affiches de boxe, avec l’objectif de s’éloigner progressivement de l’or noir comme première source de revenus.
Mais l’opération fait beaucoup jaser hors de Riyad à cause du lien étroit entre le PIF et le royaume saoudien. Le prince Mohammed Ben Salmane connu pour son respect peu scrupuleux des droits humains et impliqué dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi à Istanbul en 2018, n’étant autre que le président du Conseil d’administration du Fonds souverain.